Conduire aux États-Unis : les différences et le système E-ZPass

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Hello there! Et un nouvel article bonus publié après la fin de mon VIE, un ! La dernière fois, je vous ai parlé d’argent. Aujourd’hui, je reviendrai sur un autre sujet incontournable des États-Unis : l’automobile. Plus spécifiquement, je vous présenterai deux-trois spécificités propres à la conduite au pays de l’oncle Sam. Je vous parlerai, entre autres, de carburant, de conduite en ville et de stationnement. Nous prendrons ensuite les grandes routes américaines mythiques pour terminer par le système E-ZPass. Accrochez votre ceinture, c’est parti !

Avant de prendre la route ensemble pour évoquer les spécificités de la conduite aux États-Unis, il nous faut d’abord faire le plein d’essence. Et ça tombe bien, ici déjà l’expérience est différente.

Les hydrocarbures au pays de l’oncle Sam

Une essence beaucoup moins chère qu’en France

Même si assurer sa voiture n’est pas donné, plus généralement, conduire aux États-Unis coûte peu cher. Les voitures y sont plus abordables qu’en France, et ce à l’achat comme à la location. Mais surtout, le prix de l’essence est bas. Jamais un mouvement social comme celui des gilets jaunes ne verrait le jour outre-Atlantique. Un plein est jusqu’à trois fois moins cher qu’en France.

Cependant, un rapide coup d’œil sur l’image ci-dessus vous aura permis de constater que les prix affichés sont… plus élevés qu’en France !

Tout à coup, le doute vous gagne. Si je vous ai menti sur ça, peut-être que tout est faux depuis le début, peut-être que je n’ai jamais fait un VIE aux États-Unis, peut-être même que je ne suis pas humain ! Holà ! Doucement avec les vapeurs d’essence. Les prix sont en fait affichés en gallons et un gallon, c’est 3,8 litres. Un gallon affiché à 2,89 dollars revient en fait à 0,76 dollars le litre, soit moins de 70 centimes d’euro le litre. Et ça, c’était en 2018, avant la crise du Covid-19. En ce moment, les prix sont encore plus bas.

Les different types d’essence

Vous aurez aussi remarqué sur la précédente photo que les stations essence proposent souvent plusieurs types d’essence (gas en anglais). Certaines offrent aussi du diesel, mais c’est plutôt rare, car la majorité roule à l’essence. Les variétés proposées se divisent en deux : il y a la regular et les autres. La première est souvent moins chère de quelques centimes. D’un point de vue qualitatif, les autres (plus, supreme, premium, etc) sont un peu plus pures et contiennent des additifs qui viennent nettoyer le « moteur » quand vous roulez.

Concrètement, avec un moteur « propre », vous consommerez un peu moins de carburant. Cela dit, on m’a souvent dit que la version regular était bien suffisante, même pour une voiture neuve. J’ai suivi ce conseil et tout s’est bien passé. De toutes façons, ce n’était pas en 18 mois que j’allais fortement salir mon injecteur. J’ai préféré garder mon argent pour ne pas négliger les vidanges qui ont un impact beaucoup plus important sur la santé d’une voiture.

Faire le plein dans le New Jersey

Dans certains états comme le New Jersey, il est interdit de se servir soit même en essence pour des raisons de sécurité. Quand vous arrivez dans une station essence, vous devez stopper votre voiture devant la pompe. Puis, sans descendre du véhicule et la vitre ouverte, vous devez tendre votre carte de crédit ou des billets et demander à un employé de vous servir. Et le comble, c’est que cela impact très peu le prix des carburants. Je me suis toujours demandé quel pouvait être le salaire de ces malheureux qui travaillent toute l’année dehors avec une météo qui n’est parfois pas des plus clémentes.

Conduire en ville

Maintenant que le plein est fait, nous pouvons commencer notre petit tour. Nous allons tout d’abord faire une excursion en ville.

Si dans les grandes lignes le code de la route est similaire à celui de la France, il existe cependant des différences notables à bien avoir en tête. Par exemple, à Princeton et dans ses environs, la vitesse de circulation est limitée à 25 milles par heure, ce qui équivaut à 40 km/h. Les centres villes sont généralement plus « calmes » que ceux de France, d’autant plus que vous n’y croiserez jamais Jean-Kevin qui a modifié sa mobylette pour la rendre plus bruyante.

Signalétique claire

Une intersection à Princeton. Remarquez, au passage, sur la gauche la célèbre FitzRandolph Gate de l’Université de Princeton. Source Google Street View

Bien que de prime abord l’image ci-dessus vous semble compliquée, notamment à cause de mes gribouillages, il n’en n’est rien. Aux États-Unis, les noms des rues sont affichés clairement à chaque intersection. Vous n’aurez jamais à chercher longtemps la plaque d’une rue sur une maison comme on le fait chez nous. Ces indications, encadrées en vert sur l’illustration, sont postées soit à côté du feu rouge, soit au bord du croisement. Suivre les instructions du GPS est un jeu d’enfants.

Indication de rues qui se croisent, postée à leur angle commun. Source Google Street View

Indication de route traversante, postée à côté du feu de circulation de l’intersection formée. Si vous tournez à droite ou à gauche, vous serez alors sur Vandeventer Avenue. Source Google Street View

Les feux rouges, eux, sont placés de l’autre côté de l’intersection. Toujours sur l’image du dessous, vous pouvez voir que la file de droite, en rouge, surveille le feu d’en face (entouré en rouge). Il en va de même pour la file orange et la file jaune. Vous n’aurez jamais à vous tordre le cou pour essayer d’apercevoir un bout de ce fichu feu de circulation partiellement caché par un camion plus haut que vous.

Absences de priorité à droite

Parlons maintenant des priorités à droite. C’est simple, elles n’existent pas aux États-Unis. S’il n’y a pas de feu rouge, de panneau YIELD (cédez-le-passage) ou de panneau STOP, vous pouvez avancer sans crainte, vous avez la priorité. Souvent, c’est l’importance de la rue qui détermine son rapport par rapport aux autres. Par exemple, les petites rues qui croisent une plus grande doivent céder le passage. Et quand deux rues importantes se croisent, il y a un feu rouge.

Mais alors comment cela se passe-t-il quand deux petites rues se croisent ? La plupart du temps, vous tomberez sur carrefour avec un signe STOP – ALL-WAY.

All-way STOP

Un carrefour de type ALL-WAY STOP. Crédits photo : https://www.pexels.com/photo/red-and-white-road-signs-on-a-pole-9205795/

Le principe de ce genre de carrefour est que tout le monde doit s’arrêter quand il y arrive. Ensuite, le premier à y rentrer est le premier à s’y être arrêté. Qu’il vienne de votre gauche, d’en face ou de votre droite, s’il était là avant vous, il a la priorité.

Les autres panneaux STOP

En parlant de panneau STOP, je dois vous parler de deux différences majeures avec les panneaux français.

Premièrement, les américains sont plus détendus que nous sur son application. Vous pouvez très bien faire un STOP sans revenir au point mort, il vous suffit juste de rouler très doucement et de faire preuve de bon sens vis-à-vis du trafic déjà engagé.

Un panneau STOP placé trop loin de l’intersection. Source Google Street View

Deuxièmement, les lignes au sol sont trop souvent mal placées. Si vous vous arrêtez au niveau de la ligne blanche, vous ne pourrez pas voire si une voiture arrive rapidement à gauche ou à droite. Trop souvent, il faut rouler sur le passage piéton et s’y arrêter temporairement pour voir le trafic venir. 

Turn on red

Interdiction de tourner au rouge. Crédits photo : https://unsplash.com/photos/bL_K801gcKI

Enfin, dernier point concernant la conduite en ville, tenez-vous bien, aux États-Unis, il est possible de griller un feu rouge légalement. Vous m’avez bien lu. Vous pouvez tourner à droite, même quand le feu est rouge, à condition de céder le passage aux voitures arrivant à votre gauche et de laisser les piétons passer.

Attention cependant, si vous voyez un panneau NO TURN ON RED, cela veut dire que cette exception ne s’applique pas à son intersection. Pour information, ce principe du turn on red a été instauré après le choc pétrolier de 1973 car il permet de fluidifier le trafic tout en augmentant de très peu les accidents de la route. À quand la même chose en France ?

Stationner en ville

Pour le stationnement occasionnel, il y a deux possibilités : se garer dans la rue et se garer dans un garage public.

Dans la rue

Signalisation

Dans les rues, il y a des panneaux de stationnement de tous les côtés pour informer les usagers sur leurs droits. Certains, blancs et rouge, indiquent une interdiction. D’autres, blancs et verts, délimitent les emplacements où il est possible de se garer. Dans certains cas, des conditions particulières additionnelles peuvent s’appliquer et sont alors précisées sur ces panneaux.

Interdiction de stationner avant ce panneau. Autorisation de se garer pendant 3 heures en payant les frais.

Il faut aussi bien observer les flèches qui les accompagnent. Elles indiquent là où s’applique l’interdiction ou l’autorisation, à savoir avant le panneau, après le panneau ou bien dans les deux sens (voir image ci-dessus). Enfin, notez que ces indications ne sont valables que pour le côté de la rue où elles sont postées et ont pour limites les intersections avec les autres rues.

Payement

Il y a généralement des terminaux de paiement qui acceptent les cartes de crédit et de débit et certains acceptent parfois des quarters (pièce de 0,25 dollars). J’ai vu aussi beaucoup de villes se reposer sur une solution privée de paiement sur smartphone. Après avoir téléchargé l’application adéquate en suivant l’URL donnée, l’automobiliste a juste à saisir le numéro de la zone où il se trouve, ainsi que sa plaque d’immatriculation et le temps qu’il souhaite y rester pour pouvoir acheter son ticket virtuel de stationnement. Plutôt pratique, et ce n’est pas tout. Le conducteur recevra un rappel sur son téléphone quand son ticket sera sur le point d’expirer. Certaines applications vont même jusqu’à permettre d’acheter du temps additionnel à distance, sans avoir à revenir à la voiture.

Dans un garage

Se garer rien qu’une heure dans un garage vers Central Park, c’est déjà un budget.

Quand il est impossible de se garer dans la rue, il reste possible de faire appel à un garage privé. Pour cela, je vous recommande l’application BestParking. Disponible sur Android et iOS, elle vous permet de comparer les tarifs de différents garages et surtout, d’acheter sa place en avance. Je l’ai souvent utilisé pour aller à Philadelphie. Je réservais ma place depuis ma chambre à Princeton, en comptant une heure de route pour indiquer l’heure de mon arrivée. Ensuite, l’application m’ouvrait Waze et me donnait les instructions pour entrer dans le garage une fois sur place. Bien souvent, il suffisait juste de scanner un QR code affiché sur mon écran pour que la barrière s’ouvre.

Bonus : Dans une rue gratuitement à New York

Je n’ai parlé jusqu’ici que du stationnement payant mais rassurez-vous, il est aussi possible de se garer gratuitement, et parfois même en plein cœur des plus grandes villes. Figurez-vous qu’il est possible de se garer gratuitement dans tout New York City le dimanche, y compris à Manhattan. C’est à la fois une vraie aubaine et un vrai cauchemar.

J’avais pris l’habitude d’y aller certains dimanches en voiture car mon coffre était assez grand pour y faire tenir mon vélo. Je m’y rendais donc de bon matin, trouvais une place pour me garer et après avoir sorti mon vélo du coffre, c’était parti pour une superbe journée d’exploration de la ville en vélo. Enfin ça, c’était quand tout se passait bien.

Un vélo taille adulte dans le coffre d’une Scion Tc ? Easy peasy

Quand ça veut pas, ça veut pas

Je suis d’une nature très calme, mais les rares fois où je ne trouvais pas facilement une place pour me garer, j’étais à deux doigts de rage quit. Il faut savoir que conduire à New York est déjà une épreuve en soit. Il faut être très réactif dès que le feu passe au vert, il y a des piétons partout, des travaux de tous les côtés, des bouchons et enfin, des conducteurs nerveux qui vous collent, vous frôlent et se rabattent par surprise devant vous pour changer de file. Chercher en plus à se garer gratuitement, c’est l’épreuve ultime pour tester vos nerfs.

Une rue typique où les files de voitures garées semblent infinie… Crédits photo : https://www.pexels.com/photo/photo-of-cars-parked-along-roadside-1266152/

Qui dit chercher se garer dit rouler plus lentement que la moyenne pour pouvoir s’arrêter net à la vue d’une place libre. Imaginez la scène, 5 voitures sont derrière vous et klaxonnent nerveusement pour que vous avanciez plus vite. Impassible, vous remontez cette longue rue, focalisé sur votre objectif, les voitures garées sur les côtés défilant autour de vous. Elles sont très serrées, seulement quelques centimètres les séparent les unes des autres… Cette recherche semble ne plus finir quand soudain, vous apercevez ENFIN un espace suffisamment large pour vous garer dans ce flot ininterrompu de voitures. Libéré ! Délivré ! Vous sautez au plus vite dessus… et là, c’est le drame. C’était en fait une bouche d’incendie.

Et oui, il est interdit de se garer trop près des bouches à incendie aux États-Unis. Il faut toujours se garer à au moins 15 pieds (5 metres) de la bouche au risque de se prendre une amende, voir de retrouver ses vitres perforées par les pompiers pour faire passer leur tuyaux.

Infrastructures dingues

Je dois aussi vous parler des infrastructures. Elles sont tout bonnement énormes. Je ne parle pas de celles des grandes villes. Celles là sont justifiées par le nombre incroyable de voitures qui l’emprunte quotidiennement. Non, j’ai en tête celles des petites villes comme Princeton et ses 12 000 habitants. Celles qui sont surdimensionnées. Toutes les images suivantes viennent de la route que je prenais tous les jours pour aller travailler.

Un carrefour à plusieurs voies de circulation séparées par un terre plein central au gazon régulièrement entretenu. Source Google Street View

Une petite route 2 * 2 voies séparées par un terre plein central. Source Google Street View

Même les routes simples sont larges. Une voiture tient facilement sur le bas-côté si besoin. Source Google Street View

Bref, le contraste avec nos routes départementales limitées à 80 km/h est saisissant. Cela dit, les américains ne font pas tout mieux que nous. L’éclairage public à Princeton laisse à désirer. Il m’est arrivé de ne pas savoir ou j’étais en roulant la nuit dans la ville, car certaines rues sont très mal éclairées. J’ai vu beaucoup de maisons éclairer leur propre jardin et leur façade pour compenser ce manque. Voilà pour la conduite en ville, prenons maintenant un peu de vitesse et allons sur les grandes routes.

Conduire sur les grandes routes

La première chose qui surprend quand on roule sur les grandes routes des États-Unis (du moins dans le nord-est du pays) c’est la vitesse. Il le faut le voir pour le croire, mais tout le monde, je dis bien TOUT LE MONDE, roule au-dessus de la vitesse autorisée.

Grande vitesse

Sur la route vers New York, la vitesse est limitée à 55 milles par heure, soit 90 km/h.

Généralement, les gens roulent entre 10 et 20 milles par heure au-dessus de la limite. On parle de 16 à 32 km au-dessus de la vitesse réglementée. Et ce qui m’a le plus surpris, c’était ces fois ou je roulais au-dessus de la vitesse autorisée, comme tout le monde, mais pas forcément serein, et que j’apercevais alors à ma gauche une voiture de police me dépasser lentement et sans me regarder, comme si tout était normal.

Je me suis laissé dire que les policiers verbalisaient les conducteurs principalement à la fin du mois pour faire leur quota. Dans tous les cas, pour ne pas avoir de problème, il suffit de ne pas dépasser les 85 MPH (136 km/h) et de ne jamais être la voiture la plus rapide de la route. Suivez le flow et tout se passera bien.

Enfin, observation personnelle, les américains roulent moins vite que les français. Pourtant leurs routes sont plus larges et plus sûres, ça devrait logiquement être l’inverse. Or, comme les limites sont basses et que tout le monde roule déjà bien au-dessus, personne n’est tenté d’aller encore plus loin dans l’excès. Du coup, même en roulant au-dessus de la vitesse autorisée, un américain ira toujours plus lentement qu’un français. Il aura le sentiment de jouer à un jeu dangereux en roulant à 120 km/h, là ou un français estimera qu’il a pas mal de marge.

Voilà pour la vitesse, intéressons-nous maintenant aux voies de circulation.

Le grand n’importe quoi des voies de circulation

Aux États-Unis, vous pouvez oublier le principe de rouler autant que possible sur la voie la plus à droite et d’utiliser les voies de gauche seulement pour dépasser. Les gens conduisent mal et Il n’est pas rare de voir une voiture vous doubler par votre droite. Il faut donc être deux fois plus vigilant. D’expérience, la meilleure voie de circulation est celle du milieu. Et pour vos dépassements, privilégiez la voie qui borde sa gauche.

Recommandation personnelle concernant l’utilisation des voies de circulation

Premièrement, sur les voies les plus à droite, il y a beaucoup de ralentissements car elles comptent beaucoup de voies d’insertion et de sorties. Deuxièmement, aux États-Unis, quand une voiture de police est arrêtée sur le bas-côté, il faut s’écarter d’au moins une voie de circulation pour la doubler, donc laisser la voie la plus à droite vide. Troisièmement, comme je le disais plus haut, tout le monde roule au-dessus de la vitesse autorisée. Dans ce cadre, pour beaucoup de conducteurs, la voie la plus à gauche est LA voie qui doit servir de support aux plus grands excès de vitesse. L’emprunter, même à très haute vitesse, c’est courir le risque de se faire coller par un idiot encore plus pressé que vous, qui n’aurait jamais dû avoir son permis de conduire, mais avec qui vous ne ferez pas le malin car il est potentiellement armé.

Prenons maintenant un peu de recul et jetons un œil au réseau des routes américaines.

Les mythiques US-Routes

On connait tous la fameuse Route 66, aussi appelée U.S. Highway 66. Cette route qui relie Los Angeles à Chicago en passant par des états comme l’Arizona et le Texas. Cette route fait partie d’un ensemble tout aussi intéressant, mais moins connu : les US-Routes.

Ces routes ont toujours deux directions. Certaines vont du nord au sud (et inversement) et les autres vont de l’est à l’ouest (et inversement aussi). Il n’est d’ailleurs par rare de trouver dans des voitures américaines une boussole embarquée. Les panneaux de signalisation indiquent souvent la direction de la route avant de s’y engager. Un rapide coup d’œil sur la boussole permet alors de vérifier rapidement son itinéraire.

A gauche, le sud (SOUTH) et à droite, le nord (NORTH). Source Google Street View

Puisque ces routes ont seulement deux directions, vues du ciel, elles forment très grossièrement une grille. C’est d’ailleurs de cette grille que découle leur numérotation. Les routes verticales portent un numéro impair et commencent à partir de l’est. Les routes horizontales ont un numéro pair et commencent au nord (voir animation ci-dessous).

Illustration de la grille formée par les U.S. Routes.

U.S. Route 1

S’il y a une route que je n’oublierai jamais, c’est la U.S. Route 1. Cette route est la plus importante de Princeton. Composée de six voies de circulation, elle est bordée de zones commerciales et est très fréquentée, notamment par des commuters. Je l’empruntais moi-même au minimum deux fois par jour pour me rendre au travail. Les weekends, je la parcourais aussi, car cette route permet de se rendre, en autres, à New York et Philadelphie.

Une de mes plus grandes surprises aux États-Unis fut quand je suis allé en vacances à Miami en Floride. C’était au mois de février 2019, l’hivers était bien installé dans le New Jersey. Il y faisait froid et les forets qui bordent les routes étaient lugubres. Le temps de prendre l’avion trois petites heures et voilà que ma vie changeait radicalement. J’étais maintenant dans le sud des États-Unis, accueilli par un des plus beaux étés de ma vie. La nature était luxuriante et la vie semblait battre son plein. Des haies de majestueux palmiers montraient le chemin de l’océan. Le sable des plages était blanc et fin, et surtout, il venait se confondre en douceur avec le bleu turquoise de l’eau. Je n’avais jamais vu une eau aussi belle.

Dans le cadre de ce voyage, je me suis mis en tête d’aller tout au sud de la Floride, sur l’ile de Key West, une des iles des Florida Keys. L’endroit est réputé et c’est aussi le point le plus au sud du pays.

270 km en voiture depuis Miami pour atteindre le point le plus au sud des États-Unis continentaux.

La route jusqu’à Key West est tout bonnement la plus belle route que j’ai emprunté dans ma vie. Figurez-vous une route longue et droite posée sur l’océan. A votre gauche et à votre droite, il n’y a que de l’eau bleu turquoise à perte de vue et le ciel est tout aussi parfait. Comble du bonheur, vos airs de repos sont des iles paradisiaques.

C’est après de très belles heures au volant que je suis finalement arrivé à Key West. Et c’est peu après que j’ai réalisé à quel point les routes des États-Unis sont gigantesques. En effet, marchant dans le centre-ville, je suis tombé sur le panneau qui marque le début… de la U.S. Route 1 ! Cette superbe route que j’avais emprunté depuis Miami jusqu’à Key West, c’était en fait la route que je prenais tous les jours pour aller au travail à Princeton ! Pour vous donner une idée, cette route fait juste 3,813 km de long !

Point de depart de l’U.S. Route 1 à Key West, FL.

Le programme Adopt-a-Highway

Il est un panneau qui est venu régulièrement ponctuer mes trajets, c’est le panneau du programme Adopt-a-Highway. Je l’ai longtemps aperçu sans vraiment chercher à le comprendre et puis un jour je suis allé voir sur internet sa signification.

Il s’agit d’un programme promotionnel géré par les états qui encourage ceux qui le veulent à nettoyer une portion d’une route. En échange de ce service, leur organisation a le droit d’avoir son nom en-dessous du panneau en guise de publicité .

Si le système a quelques fois était détourné pour une blague ou pour servir une cause politique (« Cannabis Defense Coalition », « Zombie Squad », « Atheists of Utah », « Muslim community of Alaska »…), il reste néanmoins très intéressant. Je crois que la France gagnerait à adopter un programme similaire et à l’étendre pourquoi pas aux autres espaces publics.

Les péages et E-Zpass

Même si les États-Unis sont le pays de la liberté de se déplacer, il y aussi des routes payantes dont l’avantage à les emprunter ne va pas toujours de soi. Aussi, avant chaque grand trajet, j’aimais me renseigner sur les différentes alternatives qui se présentaient à moi. Et pour cela, je n’ai rien trouvé de mieux que le site internet tollguru.com qui donne par trajet les couts en carburant et en éventuels péages. Bien souvent, si j’étais seul dans ma voiture, j’évitais les péages et si nous étions plusieurs à bord, je m’orientais vers les routes payantes.

Parfois j’étais facturés sans rencontrer de péage, en passant tout simplement sous un portique discret, armé de cameras tournées vers le sol. Je recevais alors quelques jours plus tard une facture par courrier à régler par chèque ou en ligne. Le reste du temps, c’était le bon vieux péage à barrière que je rencontrais.

Et il y a deux façons de payer aux péages. Il y a les voies réservées aux badges électroniques qui permettent de payer sans s’arrêter et il y a les autres, celles où l’on peut payer en argent sonnant et trébuchant. Comme je savais que mes 18 mois aux États-Unis allaient passer vite, je m’étais dit que les payements en liquide me suffiraient amplement et que ça ferait un service en moins à résilier une fois l’heure du départ venue.

Une erreur est si vite arrivée…

Les jours passaient, les balades en voiture aussi et je tendais ainsi régulièrement ma main vers les guichetiers, quelques billets coincés entre mes doigts. Tout semblait bien se passer. Mais un beau jour, j’ai reçu une lettre de réclamation. Elle m’informait que j’avais passé un péage à barrière à 4,50 dollars sans m’arrêter pour payer. La photo de ma voiture apparaissait sur la lettre, c’était bien moi. J’ai payé le prix demandé, légèrement majoré par des frais de dossier, mais je n’avais pas souvenir d’avoir agi de la sorte. Puis, j’ai oublié cette histoire.

Deux ou trois mois plus tard, j’ai reçu une lettre similaire pour, cette fois, un péage à 7 dollars. Malheureusement, le ton était monté. Ils me signalaient que j’avais ignoré leur première lettre. Première lettre qui, soit dit en passant, ne n’était jamais parvenue. La somme à payer était donc majorée de 50 dollars pour retard. Je n’en revenais pas. J’ai alors regardé alors qu’elles étaient les recours possibles et j’ai trouvé qu’il était possible d’annuler cette facture si je prouvais que j’avais bien payé au péage.

Par chance, je gardais tous les reçus que l’on me donnait dans ma voiture, j’allais donc pouvoir prouver ma bonne foi. J’ai couru les récupérer et je les ai regardés un a un… et ce plusieurs fois. Rien à faire, je ne retrouvais pas ce fichu ticket. A croire qu’ils ne me l’avaient pas donné. Mais oui, c’était ça ! J’avais bien payé ce jour là mais ils ne m’avaient pas donné de reçu. La photo qui accompagnait la lettre validait cette théorie puisqu’on y voyait ma voiture arrêtée proprement devant le guichet. J’ai ainsi compris qu’il faut toujours demander un reçu au péage, car ils ne le donnent pas automatiquement.

Le système E-ZPass

Mais comment se termine donc mon histoire ? Je n’avais pas retrouvé le reçu et je ne pouvais par conséquent pas plaider ma cause. Heureusement (?) pour moi, les tenants du péage avaient une solution alternative. Ils étaient prêts à fermer les yeux sur cette majoration de 50 dollars si je souscrivais au system de télépéage E-ZPass. Et c’est comme ça que j’ai rencontré votre mère que je me suis retrouvé, malgré moi, avec un badge E-ZPass sur le pare-brise de ma voiture.

E-ZPass (prononcé « easy pass« ) est un peu complexe à appréhender. Tout d’abord un compte E-ZPass doit être lié à une ou plusieurs voitures pour être pris en compte. C’est contraignant mais cela peut aussi s’avérer pratique. Par exemple, quand je louais une voiture dans le cadre de mes vacances, je prenais mon pass avec moi et j’enregistrais temporairement la plaque de la voiture louée sur mon compte. Ainsi, j’évitais de me voir facturé, quelques semaines plus tard, des péages avec surcout de par mon agence de location. Ensuite, il faut imaginer un système assez proche des cartes prépayées pour téléphone mobile. A savoir, un solde défini, par exemple 20 dollars, qui est automatiquement rechargé tous les mois si vous en avez consommé une partie. Si vous allez au-delà de ce plafond, E-ZPass prélève automatiquement ce qu’il manque pour revenir au plafond initial.

D’un point de vue pratique, malheureusement, ce système n’est pas encore déployé dans tous les états. A vrai dire, cela risque de prendre du temps car il existe beaucoup de services concurrents aux États-Unis. Cependant, je n’ai jamais été dérangé par cela compte tenu de la très grande taille du réseau E-ZPass.

Et au final, ce n’était pas si mal. Avec ce badge, je n’avais plus besoin d’avoir de la monnaie à portée de main pour passer les péages. Je pouvais même gagner du temps en empruntant les files rapides. Et surtout, je ne risquais plus de recevoir des factures dans ma boite aux lettres.

Conclusion

Crédits photo : https://www.pexels.com/photo/brown-rock-formation-7459424/

Alors que retenir de cet article ? Tout d’abord, que se déplacer aux États-Unis ne coute pas cher. Cela avait même changé ma perception des distances. Je me suis surpris, par exemple, à trouver normal de rouler 30 minutes pour me rendre au cinéma.

Ensuite, que la conduite y est beaucoup plus agréable qu’en France. Tout est fait pour les voitures et pour que la conduite soit simple. J’aimerais beaucoup que la France importe certains concepts du code de la route des États-Unis (Turn on Red, l’absence de priorité à droite, le positionnement des feux de circulations…).

Enfin, que la conduite aux États-Unis rime avec évasion et émerveillement. Certaines routes sont une expérience en soit, que ça soit de par leurs infrastructures (traverser le Brooklyn Bridge ou le Verrazzano-Narrows Bridge à New York) ou de par leur cadre naturel exceptionnel (les Florida Keys, le Wyoming, l’Utah…).

Ma tête est remplie de beaux souvenirs des États-Unis où mes mains étaient derrières un volant.

3 réponses sur “Conduire aux États-Unis : les différences et le système E-ZPass”

  1. Bonjour et merci pour cet article qui nous a grandement renseigné.
    Nous sommes arrivé sur votre blog durant la préparation de notre road-trip du Nord-Est que nous souhaitons pouvoir réaliser au mois de septembre (après le faux-départ de 2020).

  2. Bonjour Julien.
    Excellent commentaire et très bien fait. J’habite le Canada et j’ai trouvé plusieurs points à me souvenir comme les E-ZPASS pour mon périple de l’été prochain vers Las Vegas à partir du Quebec. Merci

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