Ô joie, un nouvel article sur les démarches administratives ! Vous avez aimé Les démarches administratives d’avant départ ? Découvrez son remake américain : Les démarches administratives une fois arrivé sur place, ou comment a commencé le grand mois des petites galères. Dans cet article, je vais vous parler de de mon installation administrative (enregistrement, compte bancaire, Social Security Number…) aux États-Unis.
Peu de temps après m’être installé dans ma chambre, j’ai fait un bilan des étapes qui m’attendaient. J’ai déterminé celles que je pouvais faire au plus tôt et celles qui étaient bloquantes (par exemple, il est impossible de louer un vrai logement sans Social Security Number). J’ai eu quelques déconvenues que j’exposerai plus bas dans cet article, mais avant d’aller plus loin et pour vous simplifier la vie, voici la liste de ces étapes dans un ordre optimal :
- Obtenir un numéro de téléphone américain
- Ouvrir un compte bancaire américain
- Signaler son arrivée au sponsor une fois que le Record of Admission (I-94) est disponible en ligne
- Signaler son arrivée à Business France
- Une fois que le sponsor a confirmé l’enregistrement dans SEVIS (environ quinze jours après être arrivé aux États-Unis), se rendre à la Social Security Administration pour obtenir une Social Security Card
- Communiquer le Social Security Number à la banque américaine
N’ayant pas eu connaissance de cet ordre optimal avant, je me disais qu’au lendemain de mon arrivée, je ne pouvais faire qu’une seule chose : ouvrir un compte bancaire américain.
Ouvrir son compte bancaire
J’ai regardé sur internet quelles banques étaient disponibles non loin de chez moi et leur réputation. J’ai opté pour Bank of America car leur réseau d’agences est large et qu’il est possible d’ouvrir un compte sans avoir de Social Security Number. Le lendemain, je me rendais à l’agence la plus proche, située à vingt minutes à pied de mon logement. Une heure avant, j’avais pris rendez-vous sur leur site internet.
Ils m’ont très chaleureusement reçu et un agent, appelons le Bill, m’a invité à le suivre dans son bureau afin d’ouvrir un compte. En marchant, je remarquais que le budget ameublement et décoration des agences devait probablement être dix fois supérieur à celui de La Banque Postale. Une fois arrivé, face à moi, son bureau entre nous deux, Bill m’a posé un certain nombre de questions et m’a demandé mon passeport et ma carte bleue française pour prouver mon identité. Ensuite, au moment de choisir la formule de compte, j’ai opté pour la plus simple. A savoir, un compte courant avec juste une carte de débit (aux Etats-Unis, la carte de crédit est plus courante que la carte de débit).
Tout se passait très bien jusqu’au moment où Bill a voulu un numéro de téléphone pour mettre en place un système de vérification d’identité par SMS. Malgré plusieurs tentatives, leur système n’a jamais accepté mon numéro français. Résultat, impossible de terminer l’ouverture du compte. Bill m’a invité à revenir le voir une fois que j’aurais un numéro de téléphone américain afin de configurer cet accès. J’ai cependant déposé 50 dollars pour ouvrir le compte et j’ai obtenu en échange une carte de débit temporaire. Enfin, Bill m’a dit, pendant qu’il me raccompagnait vers l’entrée, que j’avais une semaine pour déposer au moins 1450 dollars sur mon compte, autrement, Bank of America me chargerait 12 dollars (!) par mois de frais de tenue de compte. Sur ce, il me souhaita un bon weekend.
Obtenir un numéro de téléphone américain
Quelques jours ont passé et je décidais de me rendre après le travail chez un des opérateurs pour ouvrir une ligne téléphonique américaine.
Ayant souscrit à une offre imbattable chez RED by SFR avant de partir pour les États-Unis (15 euros par mois pour 15 Go de DATA + appels/SMS illimités en France, aux États-Unis et aux Canada) (Free Mobile propose aussi une offre similaire), je n’avais pas besoin d’une « vraie » ligne américaine. Il me fallait juste un numéro pour Bank of America, une ligne téléphonique qui me coute le moins cher possible. J’ai étudié les différentes offres et mon choix s’est porté sur un des forfaits de l’opérateur T-Mobile.
L’opérateur propose la formule Pay As You Go à 3 dollars par mois. Pour ce prix, j’ai 30 minutes de communication ou 30 SMS ou un mélange des deux. Il existe cependant une grosse différence avec les forfaits français, quand je reçois un appel téléphonique ou un SMS, ils sont déduits de mon forfait.
Pour ouvrir cette ligne, j’ai juste eu besoin de présenter mon passeport en boutique pour prouver mon identité. La carte SIM m’a couté 10 dollars et la vendeuse m’a fait payer une avance de 10 dollars sur mon forfait pour les trois premiers mois. Au final, avec les taxes, je suis ressorti de la boutique avec 20 dollars en moins.
Deux cartes SIM pour un téléphone
J’ai utilisé cette seconde carte SIM pendant 3 mois en ayant un seul téléphone. A chaque fois que j’en avais besoin, je désactivais les données mobiles sur mon iPhone, puis je l’éteignais et j’échangeais ma carte SIM Red By SFR avec ma carte SIM T-Mobile. Après deux mois un peu pénibles, j’ai regardé sur Craigslist (équivalent US du site Leboncoin) si je pouvais trouver un téléphone secondaire bon marché. Je suis tombé sur un petit iPhone 4S blanc comme neuf, vendu 20 dollars. Il fait depuis très bien son travail et s’avère être aussi un bon petit jukebox que je peux laisser sans crainte dans ma voiture.
Le samedi suivant, je suis retourné a la banque pour terminer la configuration de mon espace en ligne personnel. C’est regrettable, mais je dois dire que cette ligne américaine m’a depuis très peu servie. La banque ne m’envoie jamais de code par SMS pour confirmer une transaction.
Signaler son arrivée
Signaler son arrivée est une étape importante et obligatoire. D’une part, vous devez contacter le sponsor de votre VISA (la FACC dans mon cas) pour pouvoir être en règle avec la législation américaine et pouvoir obtenir plus tard une Social Security Card. D’autre part, Business France ne commencera à verser les indemnités qu’une fois le rapport d’installation entre leurs mains.
Informer le sponsor (FACC)
La FACC (French-American Chamber of Commerce) met à disposition une checklist assez pratique. Vous y trouverez une section sur les documents qui doivent être envoyés a votre arrivé. Généralement, après avoir reçu et valider les documents, le sponsor réalise votre inscription dans SEVIS, sorte de registre national des étudiants et stagiaires étrangers présents aux États-Unis. Pour rappel, la FACC attend du volontaire les documents suivants :
- Le Arrival Information Form complété avec une adresse américaine, même temporaire.
- Une copie du VISA J1 et du tampon d’admission
- Une copie du formulaire DS-2019
- Un Record of Admission (I-94)
J’ai attendu deux-trois jours avant d’aller récupérer mon Record of Admission sur le site internet i94.cbp.dhs.gov/I94, car il faut plusieurs heures pour que le personnel de la Customs and Border Protection enregistre dans le système les nouveaux arrivants.
Une fois qu’il était disponible, j’ai réuni tout ces documents et je les ai envoyés par courriel a la FACC. Quelques jours plus tard, je recevais une confirmation de leur part. J’étais correctement enregistré dans SEVIS.
Business France et le rapport d’installation
Pour signaler mon arrivée a Business France, j’ai d’abord attendu quelques jours, le temps de m’installer chez Coface North America. Je savais que j’avais un mois pour envoyer mon rapport d’installation. Ensuite, je me suis rendu sur leur site internet, dans mon espace personnel. J’ai alors ouvert le formulaire mis a disposition et j’ai remarqué une section « Numéro de sécurité sociale ».
J’ai pensé qu’ils faisaient référence au Social Security Number et j’ai refermé la page en me disant que je reviendrais plus tard, une fois que je serais en possession de ce fameux numéro. Quelques jours passèrent et cette histoire à continuer de faire son chemin dans ma tête. Comment était-il possible de donner en moins d’un mois un numéro obtenable sous un mois ? J’ai ainsi compris mon erreur, Business France voulait en fait connaitre mon numéro de sécurité sociale français et non son homologue américain.
Voici des captures d’écrans du rapport d’installation. Il est composé de d’une section sur l’entreprise d’accueil, d’une autre sur la situation personnelle et enfin, d’une section feedback.
Inscription consulaire et Ariane
Si les étapes présentées ci-dessus sont obligatoires, il en existe deux optionnelles.
La première est de s’inscrire dans le Registre des Français établis hors de France. Cela sert notamment en période d’élections, puisque ce registre vous permet de voter depuis l’étranger. L’enregistrement se fait en ligne.
La deuxième, est de s’enregistrer sur Ariane. Cette plateforme est liée au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Elle assure une partie de votre sécurité a l’étranger. Avec Ariane :
- vous recevrez des recommandations de sécurité par courriels si la situation dans le pays le justifie
- vous serez contacté en cas de crise dans votre pays de destination
- la personne contact que vous aurez désignée pourra également être prévenue en cas de besoin
Pour s’inscrire, il suffit de vous rendre sur leur site internet.
Demander une Social Security Card
Dès que j’ai reçu confirmation de la part de la FACC que j’étais correctement enregistré dans SEVIS, j’ai cherché à obtenir ma Social Security Card. C’était l’élément manquant pour terminer l’ouverture de mon compte en banque américain et surtout pour trouver un logement sur Princeton.
Pour se faire, un après-midi, je me suis rendu à la Social Security Administration de Trenton. Le voyage fut long, une heure et trente minutes via la ligne 600 d’NJ Transit. Au moment de descendre du bus, j’ai découvert un quartier sinistré avec des maisons aux fenêtres et portes condamnées par des planches en bois. Quelques personnes semblaient ne pas avoir de travail et passer leur vie assises sur les escaliers des perrons de ces mêmes maisons. Sur ma route, certains m’ont dévisagé mais jamais ils ne m’ont interpellé. Plus de peur que de mal.
Une fois arrivé à la Social Security Administration et après avoir remarqué que l’endroit était surveillé par un policier permanent, j’ai pris un ticket et me suis préparé psychologiquement à attendre longtemps. Bonne surprise, l’attente ne fut que de quinze minutes. Je me suis alors dirigé vers la windows numéro 8 et me suis retrouvé face à un agent. Il m’a demandé plusieurs documents (mon passeport ouvert à la page du VISA et du tampon d’admission, mon formulaire DS-2019 et le Record of Admission (I-94)) et mon adresse. Je lui ai communiqué l’adresse de Coface North America car je risquais de ne plus être dans mon logement Airbnb au moment où la carte arriverait.
Une fois cet échange terminé, j’avais bon espoir qu’il me communique mon Social Security Number en regardant sur son écran. Après avoir formulé cette requête, il m’a répondu qu’il n’avait pas ce numéro et que je devrais malheureusement patienter. Je suis retourné chez moi et j’ai j’ai compté les jours. Après une bonne semaine et alors que j’étais au travail, j’ai vu la réceptionniste s’avancer vers moi et me tendre une enveloppe. C’était ma carte ! J’étais surpris par son côté cheap. Elle était en papier et aurait pu avoir sa place dans une boite de jeu de société tant elle faisait contrefaçon. Peu importe, elle était ce qui me manquait pour pouvoir trouver un vrai logement et avoir une voiture. J’étais heureux. Je voyais de plus en plus la fin du tunnel.
Deux-trois jours après, je suis retourné à la banque un matin pour terminer toutes les démarches liées à l’ouverture de mon compte bancaire américain. J’étais content d’un côté de revoir Bill mais j’étais aussi soulagé de ne plus avoir à revenir les voir avant longtemps. Une grosse partie de mes problèmes étaient derrière moi. Je pouvais enfin penser à me trouver un vrai logement et surtout une voiture…
2 réponses sur “Les démarches administratives une fois arrivé”