Des premières minutes aux premiers jours

La Liberté éclairant le monde. Crédits photo : https://www.pexels.com/fr-fr/photo/statue-de-la-liberte-64271/

C’est fatigué, mais excité par cet instant hors du commun, que je suis arrivé à l’aéroport de Newark, le 3 mai à 17H40 heure locale (5H40 du matin en France). Le printemps venait probablement de commencer ce jour-là car les forêts que j’avais aperçu depuis le ciel étaient encore grises mais la température était digne d’un été portugais. Je devais maintenant passer la U.S. Customs and Border Protection (CBP) et sauter dans un taxi pour achever mon voyage jusqu’à Princeton.

La U.S. Customs and Border Protection (CBP)

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J’ai beaucoup appréhendé ce moment de mon voyage car je savais que c’était l’ultime étape avant de pouvoir dire que j’étais aux Etats-Unis. En effet, la Customs and Border Protection (CBP) a le droit de vie ou de mort sur les séjours des personnes souhaitant entrer sur le territoire. Un document pas en règles ou un regard de travers pouvait faire sauter mon VIE et me placer immédiatement et contraint dans un avion pour l’hexagone.

Il y avait plusieurs files d’attente, dont certaines qui étaient réservées aux citoyens des Etats-Unis. J’ai patienté environ 50 minutes avant que mon tour ne vienne. J’ai ensuite avancé et donné à l’agent mon passeport, ouvert à la page de mon VISA, et le formulaire DS-2019. Elle m’a alors dévisagé, puis demandé ce que je venais faire aux Etats-Unis et où j’allais résider. Ensuite, elle m’a invité à poser ma main sur un lecteur d’empreintes digitales (les quatre doigts de la main droite, puis le pouce, puis de meme pour la main gauche) et m’a photographié. Après quoi, elle a tamponné mon VISA et m’a donné un petit papier à présenter plus loin à la douane. L’échange n’a pas été des plus chaleureux mais pas effrayant non plus.

J’étais soulagé d’avoir passé cette étape. Il ne me restait plus à présent qu’à récupérer ma valise et passer la douane. Je l’ai facilement retrouvée sur le tapis circulaire de l’aéroport car je l’avais renforcée avec une sangle très colorée. Après quoi, j’ai de nouveau attendu dans une file d’attente pour cette fois passer la douane. Un agent répartissait les gens en fonction de ce qui était écrit sur le petit papier obtenu plus tôt à l’étape CBP. Certains allaient ainsi du côté « inspection longue et totale des bagages » et les autres étaient libres de continuer vers la sortie de l’aéroport. J’ai croisé les doigts pour que je tombe sur la deuxième option car je n’avais plus qu’une seule envie, celle d’arriver au plus tôt à Princeton et de pouvoir enfin me reposer. J’ai présenté le papier à l’agent, guettant et appréhendant sa réaction et joie, son bras s’est tendu en direction de la sortie de l’aéroport.

En route pour Princeton

Suivant les panneaux EXIT et TAXIS dans ce labyrinthe que peuvent être les aéroports, j’avançais en trainant derrière moi mes deux valises. Au bout d’un moment, j’ai aperçu au loin la dernière porte à franchir, celle qui donnait enfin sur l’extérieur, j’ai alors marché précipitamment vers elle. Je me suis alors retrouvé dehors, sous un soleil de plomb et j’ai dégainé mon iPhone pour commander un Uber pour me rendre à Princeton.

Commander un Uber en sortant de l'aéroport, c'est pratique
Commander un Uber en sortant de l’aéroport, c’est pratique. Source : screenshot de l’application Uber pour iOS.

Petite aparté, si j’ai pu commander un Uber depuis mon iPhone aussi rapidement, c’est parce que j’avais pris mes dispositions avant de quitter notre belle France. Deux mois avant mon départ, j’étais passé chez Sosh chez RED by SFR car ils proposaient un forfait à 15 euros par mois très intéressant. Pour ce prix, j’ai obtenu 15 GO de DATA en 4G et les appels et les SMS illimités en France… et aux Etats-Unis et Canada. Oui, vous avez bien lu. Ça fait déjà plus de 4 mois que je suis aux Etats-Unis et ça fonctionne toujours aussi bien. Je ne peux que vous recommander de prendre vos dispositions pour avoir internet sur votre smartphone dés votre arrivée, c’est un vrai plus.

Une fois le Uber arrivé, j’ai mis mes bagages dans son coffre et je suis rentré à l’intérieur. Nous avons alors roulé ensembles pendant une bonne heure. Pendant que le conducteur me faisait la conversation, je regardais ébahis à travers la fenêtre cette grande route qui comptait 12 voies de circulation et les très nombreux magasins, restaurants et motels qui la bordaient. Ma vision était stimulée de tous les côtés par toutes ces petites et grandes différences qui me confirmaient que j’étais bien arrivé aux Etats-Unis. Une fois encore, j’étais sur un petit nuage en me disant que je vivais un moment incroyable et unique et que la vie était belle.

Un camion américain, impossible de ne pas les remarquer. Crédits photo : https://www.pexels.com/fr-fr/photo/route-paysage-desert-montagne-6563903/

Le trajet a passé rapidement et la voiture a commencé à ralentir pour sortir de la U.S. Route 1, cette route longue de 3813 km allant du Canada à la Floride. Très rapidement, la voiture s’est arrêtée car l’hôtel où j’allais aller passer la nuit était accolé à cette route. Après avoir récupéré mes bagages, le conducteur m’a souhaité bonne chance et est reparti en direction de Newark.

De l’hôtel à l’Airbnb

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Je n’avais pas grand-chose à manger ce soir-là. Comme il faisait nuit et que l’hôtel semblait éloigné de tout sauf de la US route 1 et de ses 6 voies, j’ai pris deux-trois choses à manger au distributeur situé à la réception de l’hôtel. Gastronomique et healthy ne sont pas des adjectifs me permettant de décrire mon tout premier repas américain. Cependant, je me disais que je me rattraperais au petit déjeuner car j’avais réservé une chambre avec cette option.

Le lendemain, affamé, je suis descendu à la réception pour prendre mon petit déjeuner et là, ce fut le drame. Je m’étais imaginé dévorant du pain, des céréales, des donuts et des fruits, tout en buvant un bon jus d’orange et un chocolat chaud. Que nenni. Il y avait juste de l’eau chaude et des sachets en poudre (café / chocolat / soupe) pour les boissons et des snacks pour la nourriture.

Mon tout premier petit déjeuner aux Etats-Unis...
Mon tout premier petit déjeuner aux Etats-Unis…

Après ce petit déjeuner plus petit que déjeuner, je suis remonté dans ma chambre, dépité et amusé par la situation. J’ai refermé mes valises et j’ai quitté l’hôtel. J’ai ensuite pris un Uber direction un centre commercial (Quaker Bridge Mall) pour perdre du temps car je ne pouvais pas rejoindre mon premier vrai logement avant 16h00. Fort heureusement, il y avait de quoi s’occuper : des sièges confortables, des prises USB, du Wifi et un food court regroupant des spécialités culinaires des 4 coins du monde en version fast food.

Les Ubers n’étant pas donnés, j’ai tenté l’option transports publics en me renseignant bien en amont. J’ai pris vers 15h30 le bus numéro 600 de la compagnie NJ Transit. Je savais que je devais descendre à une station appelée Princeton Junction mais le bus ne disposait pas d’un affichage listant tous les arrêts, il m’était donc compliqué de savoir où j’en étais. J’ai donc ouvert Google Maps pour surveiller le chemin emprunté par le bus en direct afin de savoir quand je devais descendre. Après de longues minutes, j’ai enfin vu sur l’écran de mon iPhone le point bleu me représentant s’approcher de la gare Princeton Junction.

J’ai cherché mécaniquement un petit interrupteur STOP pour demander un arrêt au conducteur mais je ne l’ai pas trouvé. J’ai alors observé le bus et comment les autres faisaient pour obtenir du conducteur qu’il marque l’arrêt. C’est alors que j’ai vu qu’un bandeau jaune parcourait l’intérieur du bus dans toute sa longueur. Il fallait le presser pour déclencher le signal. C’était tout bête, mais il fallait le savoir. Mon doigt a rencontré ce plastique jaune et peu propre et un « ding » (ou un « dông », selon interprétation) de confirmation a retenti dans tout le bus.

Push Touch-tape on Light Panel to signal driver to stop
Push Touch-tape on Light Panel to signal driver to stop

Peu après, je suis descendu et j’ai marché 15 longues minutes sur une route comme on en voit à la campagne portugaise et sous un soleil écrasant comme… on… le voit… à la campagne portugaise. Une route avec quelques grandes maisons d’un côté et un bois de l’autre côté. Une route où l’on croise très rarement des piétons mais beaucoup de voitures qui roulent assez vite.

La route jusqu'au logement que j'ai occupé le premier mois
La route jusqu’au logement que j’ai occupé le premier mois

Enfin, je suis arrivé devant le logement que j’avais réservé sur Airbnb et que j’allais occuper pendant un mois. Mon voyage prenait réellement fin devant cette très grande maison perdue dans un environnement qui m’était peu familier. Je suis rentré et il y faisait très frais, ce qui tranchait avec les 35 degrés humides de l’extérieur. Lifan, une femme charmante et serviable, m’a souhaité la bienvenue, m’a montré les différentes pièces de sa très grande maison et m’a conduit dans ma chambre.

Le 108 Washing Road, ma toute première maison américaine
Le 108 Washing Road, ma toute première maison américaine

Quelques instants après, je refermais la porte et m’allongeais sur le lit. Mon voyage venait de se terminer. Je pouvais enfin souffler un peu. Cependant le repos s’annonçait de courte durée car il me fallait encore vider mes valises, m’orienter dans le quartier et faire quelques courses pour notamment me nourrir…

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